La Garonne poubelle de Toulouse

« Jeter dans la rue, c'est jeter dans la Garonne ». A défaut de traiter les eaux de pluie avant de les rejeter dans la Garonne, la communauté urbaine du Grand Toulouse a choisi de tenter de traiter la question à la source. Elle vient de lancer une campagne d'affichage pour expliquer aux habitants qu'un déchet jeté dans la rue se retrouve de manière quasi systématique dans la Garonne puis dans l'océan. Car à la différence des eaux usées qui circulent dans un réseau à part et sont traitées en station d'épuration, les eaux de pluie lessivent les rues où elles se chargent de mégots, papiers gras, bouteilles en plastique et autres préservatifs usagés avant de descendre dans les 700 km du réseau de collecte d'eau pluviales qui les achemine jusqu'aux 325 exutoires ouverts sur les cours de la Garonne, du Touch et de l'Hers. En fait, seuls les éléments lourds tels que le gravier où les objets métalliques qui se décantent au fil de leur parcours souterrain dans les cunettes creusées au centre des collecteurs peuvent être retirés par les agents de Véolia, le concessionnaire du réseau. « Tout le monde doit comprendre que les bouches d'égout qui jalonnent les rues de la ville sont destinées à recueillir les eaux de ruissellement mais qu'elles ne doivent pas être confondues avec des poubelles », explique-t-on au Grand Toulouse.
Laver l'eau très sale

Des moyens techniques de nettoyer les eaux de ruissellement existent. Mais compte tenu de leur coût les villes hésitent à les mettre en œuvre. D'autant plus que les lois françaises ou européennes n'imposent pas pour le moment de traitement des eaux pluviales. « La législation est en train d'évoluer mais actuellement, rejeter directement les eaux de pluie dans le fleuve reste autorisé », constate une spécialiste de l'assainissement. Il ne serait d'ailleurs peut-être pas nécessaire de traiter la totalité des eaux de pluie, explique en substance un responsable toulousain de l'assainissement qui verrait toutefois d'un bon œil qu'une solution intermédiaire permettant de passer au crible les premiers flux issus des gros abats d'eau qui lessivent les rues soit mise en place. Laver l'eau très sale et laisser le reste filer dans le fleuve pourquoi pas ? Mais s'abstenir de jeter des déchets dans les rues reste finalement la seule solution réellement satisfaisante.

B. dv.
«Le fléau ce sont les mégots»

Chaque année à Toulouse, l'entreprise Véolia qui veille sur l'entretien du réseau d'eau et en particulier les avaloirs où s'écoule l'eau de pluie, récupère dans les bassins de rétention quelque 50 tonnes de déchets jetés à la rue par les citadins. Papiers gras, bouteilles en plastique ou en métal, et surtout mégots de cigarette par milliers finissent à la Garonne, comme l'indique la campagne lancée par le Grand Toulouse. « Ces déchets sont importants mais il représente une toute petite partie de ce qui part en réalité dans le fleuve », souligne Henri Mateos, vice-président de la communauté urbaine et responsable de la gestion des eaux de pluie et du ruissellement.

Celui-ci précise à propos des détritus qui atterrissent dans les caniveaux : « Le fléau, ce sont les mégots de cigarette. Ils se décomposent très lentement et ils polluent le réseau des eaux de pluie. Nous réfléchissons aujourd'hui à des solutions comme l'obligation d'installer un cendrier sur le trottoir devant les bars où les clients fument. On pense aussi aux cendriers de poche. C'est peut-être une idée à creuser et si une entreprise nous présente un projet, pourquoi pas ! » En attendant le cendrier portable à glisser dans sa veste ou son jean, le Grand Toulouse, travaille à une campagne pour sensibiliser les jeunes. « On est en train de préparer un kit ludique et éducatif qui sera remis aux élèves de CE1 et de CE2. Il faut éduquer la nouvelle génération au civisme », explique et précise l'élu. Enfin, 70 000 € ont été consacrés à la campagne d'affichage et au spot dans les cinémas. D'autres initiatives suivront. A.B

Le chiffre
Le chiffre : 50

tonnes>chaque année. C'est le volume des déchets jetés dans la rue que Véolia, qui exploite à Toulouse le marché de l'eau et de l'assainissement, récupère dans les bassins de rétention. La pollution par ruissellement ce sont : hydrocarbures, usure de la chaussée,résidus de travaux, déjections, déchets urbains (mégots, papiers) etc.

http://www.ladepeche.fr/article/2010/04/11/814436-La-Garonne-poubelle-de-Toulouse.html#xtor=EPR-1

ou comment l'incivilité de masse amène soit :
- à la répression, flicage etc ...
- à l'augmentation des coût supportés par l'ensemble des contribuables

Dans les deux cas c'est toujours le refus des citoyens, une honte de faire payer toujours plus ou un scandale de devoir supporter flicage et répression ... mais les mentalités et le je m'en foutisme des gens ne mènent toujours qu'aux mêmes résultats.