Voici un nouvel article toujours copié, sur les Jigs, ou les "Rubber Jigs" exactement, pour ne pas confondre avec les Jigs utilisé en mer.
II est vrai que pour de nombreux disciples de St Pierre, pêcher avec ce leurre qui ne ressemble en rien à ce qu’ils ont l’habitude d’utiliser, perturbe considérablement leur train-train halieutique. En effet, la nouveauté fait peur à beaucoup d’entre eux, qui plutôt que de ne pas être sûrs de maîtriser la "bête", préfèrent ne pas l’utiliser. Il est vrai que le jig ne se contente pas d’un simple lancer-ramener rectiligne comme une cuillère, mais qu’un peu d’animation lui donne tout de suite un peu plus de vie et d’attrait. Pourtant, l’utilisation d’un jig reste relativement simple et à la portée de n’importe quel pêcheur qui souhaite apprendre à s’en servir.
4X4 des leurres, le jig est, associé à un montage Texan, la solution la plus efficace pour pêcher en toute quiétude les parties les plus sales et encombrées des plans d’eaux et rivières.
En fait, là où se dissimulent bons nombres de poissons au repos ou à l’affût d’une proie, il ouvre des horizons nouveaux, dans la mesure ou ces zones de pêche ne sont jamais prospectées. Ceci, bien souvent uniquement par peur d’y laisser des leurres classiques et autres montures à manier, quasiment impossibles à faire travailler correctement sans s’accrocher dans ce type de milieu. Quoi de plus agréable que de prospecter des postes où l’on a le sentiment que personne n’est jamais passé auparavant, ...avec en plus le privilège d’y prendre des poissons. Quand on pense à ces centaines de milliers de postes et de poissons totalement ignorés qui attendent. Il y a de quoi réveiller l’Indiana Jones qui sommeille en vous, car même vos secteurs de pêche favoris vont vous apparaître sous un nouvel aspect à présent, une véritable jungle où tout reste à découvrir ! Il ne faut toutefois pas voir en ce leurre l’appât miracle qui va vous permettre de tout prendre. Il s’agit tout simplement d’un bon leurre parmi tant d’autres, qui vous permettra seulement de prendre des poissons là où d’autres techniques ne sont pas efficaces, ce qui est déjà pas mal.
Le jig intéresse toutes les espèces de carnassiers, que ce soit perche, black bass, brochet, sandre ou silure. J’avoue ne pas avoir fait de tests sur les truites sauvages, mais je sais toutefois qu’en réservoir, elles y répondent. Même les poissons blancs comme le barbillon, la carpe ou le chevesne, se laissent parfois séduire par de petits modèles habilement maniés.
Des modèles aux actions différentes A la base, on peut considérer qu’il y en a deux types d’animations. Le leurre est déposé sur le fond et on lui imprime une animation saccadée du bout du scion, en le laissant de temps à autre retomber, comme pourrait le faire une écrevisse en fuite. De la même façon que l’on pourrait animer une virgule, mais avec des mouvements plus amples. Soit on ne le fait nager qu’entre deux eaux, en le ramenant lentement, toujours en donnant de petits coups de scion, de manière à faire travailler sa jupe en permanence, en lui faisant faire de petits zigzags de haut en bas. Pour cela, mieux vaut utiliser des modèles relativement légers ou à forme de tête particulière, qui redescendent plus lentement vers le fond.
Quelle que soit la forme de sa tête, le jig possède dans la plupart des cas une barbe de protection sur l’hameçon, ce qui lui permet de progresser facilement dans la majeur partie des obstacles sans jamais s’y accrocher. En principe celle-ci est conçue pour s’écraser facilement au ferrage et ainsi piquer sans difficulté les poissons. Il faut toutefois ferrer un peu plus fermement qu’avec un leurre possédant une pointe d’hameçon apparente. Il est également possible d’assouplir cette barbe en coupant quelques poils, ou en les écartant légèrement sur les cotés. Certains modèles de jigs, ou de têtes plombées nues non montées, possèdent parfois une barbe un peu longue qu’il est tout à fait possible de recouper. En principe on ne la laisse dépasser que de 3 à 4 mm au-dessus de l’hameçon, cela lui assure une protection anti-accroche suffisante. Ce système de protection de l’hameçon est aussi parfait pour éviter les décrochages de poissons pendant le combat, ce qui arrive de temps à autre avec une tête plombée traditionnelle.
A quelques millimètres près, les tailles des jupes des différents modèles du marché ne différent pas, seul le poids de la tête plombée peut varier de 5 à 28 grammes, et parfois plus. Les grammages les plus communs étant 7, 10 et 14 grammes. Toutefois, il existe quelques minis modèles sur le marché (chez Strike King et Teeth), spécialement prévus pour la pêche de petits carnassiers comme la perche. Leur poids peut alors varier de 1,75 à 5 grammes, et les jupes sont un peu plus courtes.
Différentes têtesLe choix d’une forme de tête de jig peut éventuellement dépendre du type de poisson que l’on recherche, mais cela tient surtout aux lieux de pêche que l’on fréquente. En effet, en fonction de la zone que l’on souhaite prospecter, végétation, bois, roche, plage...la forme de la tête ne sera pas la même dans la mesure ou son comporte- ment et sa facilité à progresser dans certains types de milieu, ne sera pas identique partout. Même si l’on peut considérer que certaines formes de têtes peuvent très bien être utilisées dans des lieux autres que ceux pour lesquels ils ont été conçus à l’origine, on trouve toutefois de formes réellement typiques qui au départ ont été élaborées dans un but bien précis. Les Football jigs Les têtes ovales de la forme d’un ballon de rugby ou de football américain. Conçues pour pêcher la roche, les enrochements et le fond. Leur particularité est de rouler ou de glisser facilement seules, sur les parois assez pentues. Elles se maintiennent aussi en position relevée lorsqu’elles tombent sur le fond, avant de se reposer progressivement tout doucement sur celui-ci, ce qui leur permet de travailler un moment seules sans même les animer. Leur forme leur permet de descendre très rapidement lorsque l’on pêche les grandes profondeurs.
Les têtes rondes : Mêmes particularités que les Football, mais, étant plus étroites, elles se faufilent plus facilement entre les blocs de roches. Elles basculent toutefois sur le coté, une fois posées sur le fond, à l’inverse des têtes ovales qui elles restent droites.
Les têtes stand up : Ces têtes typiquement étudiées pour la pêche sur le fond ont une partie plate en dessous. Elles se posent systématiquement en position verticale, hameçon vers le haut. Cela donne au jig un aspect d’écrevisse sur la défensive, ou de petit poisson fouillant la vase ou le substrat. Parfaites pour les pêches verticales, elles sont aussi idéales pour prospecter les plages et autres zones propres.
Les têtes plates : Elles peuvent être utilisées à tous les niveaux d’eau en fonction de leur poids. Aplaties dans le sens vertical, elles sont conçues pour pêcher dans la végétation très dense et les branchages fins dans lesquels elles se faufilent avec une très grande dextérité. Elles ont toutefois l’inconvénient de se mettre sur le coté quand elles franchissent de gros obstacles horizontaux, avec le risque, quelquefois, de petits accrochages.
Les têtes allongées : Elles peuvent être de formes " pointues " et parfois légèrement " écrasées ", l’œillet pour accrocher le fil toujours bien en avant. Celles-ci sont certainement les plus polyvalentes de toutes les formes de jigs. Assez pratiques pour donner une nage planante au leurre pour la pêche entre deux eaux (extra pour le brochet), elles se faufilent relativement bien dans les tas de bois et petits enrochements. Elles peuvent également être utilisées en prospection sur le fond car elles n’ont pas l’inconvénient, comme les têtes plates, de se coucher sur le coté, et présentent ainsi correctement, en permanence, l’hameçon et l’ensemble du jig face aux poissons.
Les matérieux utilisés Latex, silicone, chevreuil ou lapin ?
Non, il ne s’agit pas d’un défilé de mode, mais bien des jupes des jigs. Différentes matières peuvent ainsi les composer. Soit des filaments de latex ou de silicone, soit des poils de lapin ou de chevreuil. Bien que les matières naturelles soient excellentes, les matières artificielles comme le latex ou le silicone sont majoritairement utilisées pour des raisons de coût, mais aussi d’aspect esthétique. En effet, les combinaisons de couleurs sont beaucoup plus attrayantes avec de l’artificiel qu’avec du naturel. Cependant, il faut aussi savoir que les jupes silicone et celles en latex ont des caractéristiques assez différentes. Le latex étant plus souple travaille mieux dans l’eau, mais offre un panel et des combinaisons de couleurs moins variées et moins " jolies " que celles en silicone. Ces dernières ont en effet la caractéristique de pouvoir être de plusieurs couleurs sur un même brin, rayées, parfois avec des reflets holographiques, et même phosphorescentes, bref, presque rien n’est impossible. En principe, le latex est aussi légèrement plus cher, et vieillit moins bien que le silicone, ce qui impose de changer les jupes de temps à autre, mais rassurez-vous, cela prend tout de même quelques années.
Les petits plus indispensables Bien que susceptibles d’être utilisés tel qu’ils sont sortis de leur pochette, il est de coutume d’agrémenter les jigs d’un "trailer" (leurre additionnel retenu par l’hameçon). Ce petit leurre souple est au jig ce que la monture à manier est au sandre, quasi indissociable. Il apporte au jig un effet visuel de volume, d’ondulations, de vibrations, et aussi parfois de goût (trai-lers salés/parfumés) qui le rendent encore plus attractif, voire irrésistible pour tout carnassier. Différentes formes existent, mais chacune a ses particularités esthétiques que chaque pêcheur appréciera. On peut éventuellement utiliser un vers ou une écrevisse en guise de trailer qui sera tout aussi intéressant. Attention toutefois lorsque vous rangez vos jigs équipés ainsi, ensemble, dans une même boite. Certains leurres souples, non conçus pour cette utilisation, peuvent en effet grignoter les jupes des jigs en latex, ainsi que les bagues qui maintiennent les jupes sur les têtes plombées. Ce n’est pas très agréable lorsque cela arrive à son petit préféré qui se retrouve alors tout nu !
Certains jigs sont équipés de systèmes bruiteurs intégrés (rattle). Cela constitue en principe un plus, qui permet aux carnassiers de localiser le leurre de plus loin, ou plus simplement de finaliser leur coup de gueule lorsque l’eau est teintée ou sombre comme dans les grands fonds. Toutefois il arrive que certains jours les poissons soient moins réceptifs à ce type de "signalisation", je pense notamment au sandre qui parfois donne mieux sur des jigs dépourvus de chambres à billes.
Le choix des colorisSi à la base le jig est sensé imiter une écrevisse, il peut tout à fait, en fonction de sa taille et de celle de son trailer imiter tout autre chose, un insecte aquatique, un poisson... Ainsi, les variantes de coloris sont infinies selon que l’on désire faire ressembler son leurre à une vraie proie, ou le rendre plus visible ou plus discret en fonction de la teinte de l’eau, mais aussi de la profondeur à laquelle il évolue. Aussi, on ne peut pas considérer qu’un coloris marche mieux qu’un autre, il faut surtout que se soit un coloris auquel on croit, il est alors évident qu’on l’animera avec beaucoup plus de conviction. En principe les bases de vert kaki (watermelon) ou marron (pumpkin) agrémentées de noir, de rouge, de jaune ou de bleu, imitent assez bien différentes espèces d’écre-visses en fonction des variantes de leurs coloris saisonniers. Les blancs et les transparents rappellent assez bien un poisson, les noirs des sangsues, sans oublier les tout bleu ou tout violet, qui sont les couleurs les plus visibles en grandes profondeurs.
Si malgré l’énorme choix qu’off-rent les marques en terme de coloris vous ne trouvez pas encore celui qui vous convient, il ne vous reste plus qu’à créer vous-même vos propres couleurs de jigs. Il est en effet à présent possible d’acheter séparément têtes et jupes, et d’en réaliser vous-même les assemblages. Ce qui vous donnera des jigs totalement uniques qu’en principe aucun poisson n’aura déjà vu, notamment si vous poussez le vice jusqu’à utiliser deux jupes différentes pour ne créer qu’un modèle.
Vous voilà à présent parfaitement informé sur les utilisations des différents modèles de jigs. Mais ceci n’est qu’une partie des possibilités d’utilisation de ces leurres, et il est encore possible d’y apporter d’autres variantes, notamment avec l’utilisation de Spider Grub ou Spider Jig, la version leurre souple du jig...